Elysabeth Zamet

  • Magicienne aux services du roi d’Adaïs et membres de la Légion VII.
  • Femme d’une trentaine d’années
  • Adèpte de différentes magies
  • Apparence clivante

Ce personnage est un des plus difficiles à écrire pour moi. Hérétique, c’est une magicienne et t’adores ça… oui, mais… lors du premier jet, ce personnage était un Gandalf, un vieux magicien, et j’éprouvais déjà de grandes difficultés à rentrer dans l’esprit de ce personnage. Peut-être que certains auteurs comprendront cette sensation désagréable du personnage récalcitrant ? Pas qui vous emmène ailleurs, mais vraiment qui freine des quatre fers !

Pourtant, deux amis m’ont dit : ” ce personnage, il a un potentiel de dingue et tu le survoles ” … normal, je ne l’aimais pas.

Entre le premier jet et la ré-écriture du tome 1, j’ai eu du temps, 4 mois … donc, j’ai repensé beaucoup de chose, et ce magicien a été bouleversé :

– il est devenu UNE magicienne
– je l’ai rajeuni
– physiquement, on va dire qu’elle a son style 😝.
– niveau tempérament …. elle est épicée.

J’ai dû adapter mon histoire à ce changement, et malgré les difficultés que j’éprouve avec elle, ce personnage me plait. Loin des archétypes du vieux sage maitrisant la magie sans être la magicienne maladroite du Donjon de Naheulbeuck 

Extrait de Légion VII

Thorn fut coupé par un bruit strident. Des éclairs jaillirent de terre, à quelques pas de lui. Les gardes du consul se précipitèrent pour observer le phénomène.

— Pas de panique ! Rangez vos armes ! cria Thorn.

Quelques secondes plus tard, la foudre s’abattit à cet endroit avec une puissance inouïe et son cortège de lumière qui éblouit l’assemblée. Il fallut un instant aux hommes de Sartis pour retrouver la vue. Tous purent constater la subite apparition d’une personne enveloppée dans une cape pourpre décorée de multiples broderies noires.

Afin de protéger leur souverain, les gardes pointèrent leurs armes vers ce mystérieux invité. Aucun soldat n’eut le temps d’interpeller l’intrus. Un tapis d’éclairs recouvrit le sol, les figeant sur place. L’instant d’après, de violentes bourrasques s’élevèrent, propulsant les hommes du consul çà et là dans la cour du palais.

— Quel accueil ! s’exclama une voix rauque. Malgré tout, je devrais m’estimer heureuse ! Pour une fois, vous êtes à l’heure ! Comme quoi, les miracles finissent par se produire. 

Le vent qui s’estompa souleva la capuche de la tête de cette mystérieuse femme. Il était difficile d’évaluer son âge. Probablement un peu plus d’une trentaine d’années, mais la façon dont elle avait grimé son visage rendait ce type de jeu hasardeux. Le maquillage sombre qui recouvrait ses lèvres et ornait ses yeux tranchait avec sa peau livide. Sa lèvre inférieure était percée d’un anneau tout comme sa narine gauche. Et que dire des multiples cercles de métal qui scintillaient à ses oreilles ? Ses yeux étaient d’un noir intense, mais ils semblaient parsemés de minuscules paillettes dorées. Une frange blonde balayait son front tandis que le reste de ses longs cheveux formait des dreadlocks tombant au milieu de son dos. La grande cape dissimulant son corps ne laissait rien transparaître d’autre de cette femme étrange.

Extrait de Légion VII

Ulcy fut déstabilisée par tant de désinvolture :

— Nos sages vous indiquent un chemin que vous n’êtes pas obligée d’emprunter… Ragnar a confiance en votre jugement.

Elle inclina la tête pour dissimuler son agacement face à cette femme qui remettait en cause les conseils avisés de son père. Elle ruminait sa colère quand un frémissement la perturba. Son visage se redressa et elle remarqua des ondulations à la surface de l’eau. Ely s’avançait, nue, dans sa direction. La prêtresse de Draze était incrédule devant son manque de pudeur. Gênée, elle ne put s’empêcher de contempler son corps recouvert de nombreux tatouages. Les gouttes perlaient sur la peau laiteuse de la magicienne. Une branche parsemée de fleurs aux multiples couleurs allait d’une épaule à l’autre. Sur son bras droit, elle arborait un phœnix et des flammes incrustées d’étranges inscriptions. Le visage d’une méduse était dessiné sur le haut de son biceps gauche et un trident dans son poignet. Sa poitrine était séparée par une représentation d’Yavshel, le dieu de la foudre et du vent, qui plongeait ses longues ailes sous ses seins. Le dragon de Dyasa entourait son nombril tandis que des oiseaux semblaient voler sur ses côtes. Un papillon iridescent remontait le long de son aine. Ulcy reconnut les runes tatouées par son père sur ses jambes. Autant de symboles prouvant les connaissances éclectiques d’Elysabeth Zamet.

— Passe-moi de quoi m’essuyer !

— Pardon ?

Ulcy sortit de ses pensées.

  — Une serviette ! répondit Ely avec fermeté.

La prêtresse s’exécuta sans broncher, embarrassée d’être prise à observer une autre femme. La magicienne se sécha et se dirigea vers le banc où étaient posés ses vêtements. Elle essaya de chasser l’eau de ses cheveux. Ulcy admira son dos, ne s’attendant pas à y trouver tant de tatouages supplémentaires. Les grandes ailes très détaillées de part et d’autre de sa colonne vertébrale ne furent pas une surprise sur une adepte de haut rang de l’ordre d’Yavshel. En revanche, le cycle de la lune le long de celle-ci indiquait ses nombreuses connaissances dans le culte de Loddalrë. Elle remarqua un lys pourpre sur son coude gauche et les deux serpents entrelacés de Meloth à l’intérieur de son bras. La croix enflammée de Danaïs se trouvait au creux de ses reins et un scorpion tatoué sous sa fesse droite complétait une longue collection de symboles magiques.

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